Diderot et le temps
EAN13
9791036550690
Éditeur
Presses Universitaires de Provence
Date de publication
Collection
Textuelles
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le rapport de Diderot au temps est profondément original : à bien des égards
il déconcerte une approche classique de son œuvre ; à bien d’autres, il nous
fait entrer d’emblée dans la profonde modernité de sa pensée et de ses
pratiques d’écriture. C’est d’abord parce que le temps diderotien n’est ni
seulement, ni même proprement narratologique. Diderot réfléchit au temps long,
se confronte à l’atemporalité pure de l’éternité théologique, s’engage dans le
débat sur la postérité, médite sur les ruines, imagine la création et
l’évolution des espèces. Il aime à s’installer dans la pluralité des
temporalités : celle de l’ennui et celle du songe, celle de la conversation et
celle de l’expérience, celle de l’imagination et celle de la poésie, celle de
la peinture et celle du spectacle. Rarement chez Diderot le temps est donné de
l’extérieur. Il est plutôt saisi dans le jeu entre action et réaction, et se
mesure, s’appréhende alors, non sans interférences, en termes de passion, de
caractère, de physiologie, de chimie, mais aussi de hiéroglyphe poétique. Dans
le temps de la réaction, un report se fait : report de pensée, report
d’altérité, par quoi l’œuvre se dialogise et se défait comme œuvre même pour
devenir coopération des temporalités. Ce temps défait et projeté, fragmentaire
et multiple, définit et oriente une pratique poétique qui est une
herméneutique, une expérience esthétique qui est une expérience de la
philosophie. C’est cette pratique et cette expérience que le présent ouvrage
entend interroger.
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